A PROPOS
Flamande et espagnole, argentine et franco-sicilienne, je suis née en France. J’ai grandi sans origines claires, toutes cultures confondues, entre la France, l’Espagne et la Belgique. A cinq ans je commence la gymnastique, le trampoline, et quelques portés, puis plus tard j’y ajoute la danse, contemporaine et urbaine, à l’association Trampoline 2000, dans les Pyrénées-Orientales, en France. Les films de Miyazaki envahissent mon imaginaire. Je lis des mangas.
2012. J’ai 14 ans, je troque ma région natale pour Châtellerault dans le Poitou-Charentes, où je suis un BAC Littéraire option lourde Arts du Cirque, formation offerte par l’Ecole Nationale de Cirque de Châtellerault et le Lycée Marcelin Berthelot. Je m’y spécialise en sangles aériennes, sous l’enseignement de Sandrine Berthet Jeanvoine. Les films de Miyazaki et autres vieux animes des années 90 continuent de contaminer mon imaginaire, plus subtilement, en arrière-plan. J’en sors en 2015, bac en poche, traverse l’océan et poursuis ma formation au Québec, à l’Ecole Nationale de Cirque de Montréal. Je lis toujours des mangas.
Là-bas je découvre la roue allemande, et en fais ma spécialité. Je retrouve le sol, la liberté de bouger, un terrain et un langage connu. Je plonge. La roue devient un être à part entière, une entité vivante, joueuse, violente et capricieuse. Surfant sur ses balancés, l’entraînement devient un jeu. Sous l’enseignement d’Adrian Martinez et d’Éric Deschênes, je développe une technique et un style; un vocabulaire unique. Je ne lis plus de mangas.
A Montréal, je découvre également l’art performance et plus généralement la scène contemporaine nord-américaine (Peter James, Benoît Lachambre, Nicolas Cantin, Manuel Roque, Dana Michel), avec des formes qui me parlent et me nourrissent. J’entrevois dans ces pièces des facettes de l’humain, disséquées, crues, sous leur plus simple aspect ; dans toute leur beauté, dureté et humilité. Des paradoxes et des évidences qui me frappent et me contaminent. Dans le cocon de l’école, je crée sous l’œil avisé de Peter James des pièces où se combattent l’influence manga héritée de ma jeunesse, cette brutalité de l’être humain, et une douceur profonde ; des univers, actuels et futuristes, qui ont toujours une épine d’histoire ancienne plantée dans le dos.